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lundi 5 octobre 2020

Porter le langage ailleurs...

Voyage dans le cyberespace - Lorenzo Soccavo
Ci-après la retranscription de ma brève introduction à la première hier soir dans le cyberespace, sur la plateforme web 3D immersive OSGrid, de ma pièce : La Traversée du langage
 

« Au départ La Traversée du langage c'est un texte de commande à l'initiative de Jacqueline Barral (du Théâtre de l'Adret | Adret Web Art, qui en a fait la mise en monde et a prêté sa voix à l'enregistrement avec Jean-Claude Barral) et de Jenny Bihouise du Collectif i3Dim (qui a buildé comme on dit ici les décors et ses animations).

- L'intrigue pourrait se résumer ainsi :

Comme une voix intérieure, le texte s’adresse à une personne qui parcourt trois fois de suite l’allée centrale d’un jardin à la française, comme elle parcourrait la nef d’une cathédrale. Le jardin, ou la cathédrale, figure ses propres interrogations sur le langage et son propre rapport aux réalités du monde.
Vous verrez si cela correspond à l'expérience que vous en ferez dans un instant.
 
Très tôt j'ai proposé comme décor de s'inspirer du film d’Alain Resnais : L’année dernière à Marienbad (1961). La compositrice Rosa Auber-Kraft est venue plus tardivement se joindre au projet parce qu'elle aussi inspirée par ce film, lui-même adapté du livre d'Alain Robbe-Grillet, lui-même inspiré par L’Invention de Morel (1940) de l'argentin Adolfo Bioy Casares.
Mais cela aurait pu être un tout autre décor, j'ai pensé, par exemple, plus tard, à celui du film de Marguerite Duras : Détruire, dit-elle.
Tout mon texte est en fait un tissage d'autres histoires sur le langage.
L'idée est que notre rapport au langage serait comme celui qu'entretiennent les poissons avec l'eau au fond de l'océan.
 
L'emprunt le plus évident est celui fait au film de Chris Marker : La Jetée (1962).
La première phrase de l’Acte 3 | Les Horloges - Traverser les mondes (dont la première scène est justement baptisée : La jetée, mais ce type d'indication n'apparait pas à la lecture) est :
« Ceci est l’histoire d’un homme marqué par un château d’enfance. » et ça reprend presque mot à mot le fameux début de Chris Marker : « Ceci est l’histoire d’un homme marqué par une image d’enfance. », et puis il y a alors toutes les ramifications : L’armée des douze singes (1995) le film de Terry Gilliam, et de là L'Homme qui tua Don Quichotte (2018), etc.  
Tout le texte est un tissage d'autres histoires sur le langage.
Plusieurs mois après l'avoir écrit (d'un côté, l'essentiel, par rapport à ce texte, s'est passé après son écriture) je suis "tombé" sur un livre, La Joie de Bernanos, dont la toute première phrase décrit parfaitement je trouve l'expérience qui va vous être proposée :

"Elle ouvrit doucement la porte, et resta un moment sur le seuil, immobile, tenant levée sa main à mitaine noire. Puis elle reprit sa marche à pas menus, furtive, éblouie, sa vieille petite tête invisible sous le triple bandeau d’un châle de laine, aussi seule qu’une morte dans le jour éclatant. Un rayon de soleil traversait la pièce obliquement, de bout en bout. Quand elle s’arrêta, l’ombre lumineuse du tilleul continua de flotter sur le mur."
 
L’allée que votre avatar va parcourir c’est ce rayon de soleil qui traverse le texte obliquement, de bout en bout.
La question est de quoi ou de qui est l’ombre lumineuse (que vous ne verrez probablement pas) mais qui continuera à flotter sur le mur, chez vous ?  
 
Le type d'espace dans lequel nous nous retrouvons, par rapport à l'environnement physique dans lequel vous êtes en ce moment même, c'est-à-dire en même temps, devant un écran d'ordinateur, pourrait avoir des points de contacts avec les espaces imaginaires, notamment ceux de la lecture de romans, je veux dire que nous pouvons très bien entrer dehors ou sortir dedans, comme Alice de l'autre côté du miroir.
Et aussi que le café où nous sommes et le parc que vous allez traverser dans un instant ne sont pas des mondes de particules physiques, mais des mondes de pixels et que nous pourrions définir les pixels comme : des points d'ombre lumineux.
Ce sont les points qui sont lumineux. Pas l'ombre. Mais ce sont des points d'ombre.
 
" On a l’impression qu’au fond les hommes ne savent pas très exactement ce qu’ils font. Ils bâtissent avec des pierres et ils ne voient pas que chacun de leurs gestes pour poser la pierre dans le mortier est accompagné d’une ombre de geste qui pose une ombre de pierre dans une ombre de mortier. Et c’est la bâtisse d’ombre qui compte. [...] Il y a des maçons d’ombres qui ne se soucient pas de bâtir des maisons, mais qui construisent de grands pays mieux que le monde..."  Jean Giono | Que ma joie demeure.
 Je vous souhaite bonne chance. Bon courage... »

 

vendredi 2 octobre 2020

Langage et Cyberespace ...

Présentation de ma pièce La Traversée du langage dans le cyberespace...



 

dimanche 20 septembre 2020

Des portails vers des mondes imaginaires

Les meilleurs portails vers des mondes imaginaires sont peut-être certains romans et la lecture silencieuse de textes imprimés, mais cependant l'on observe fréquemment un jeu plus ou moins dangereux sur les limites, le seuil ou la frontière qui sépareraient la réalité des fictions.
Dans les littératures de l'imaginaire et la SF il est fréquent de découvrir de tels passages d'un monde à un autre, mais dans la réalité c'est évidemment davantage problématique. Cependant, force est de constater que nous pouvons de plus en plus remarquer des pratiques, voire des lieux, oui des lieux, qui prétendent pouvoir nous relier (plus ou moins) à d'autres mondes.

Comme les six autres conférences de ce cycle, le contenu de celle-ci regorge d’illustrations d'exemples concrets et est entièrement adaptable et personnalisable en fonction de vos attentes, de votre structure et de vos publics.


Plongez dans les Fictions avec Lorenzo Soccavo
Fiche V extraite du catalogue de conférences téléchargeable en suivant ce lien ...
 

jeudi 17 septembre 2020

Avoir conscience de son fictionaute est possible !

Comment définir la part subjective de soi que nous projetons spontanément dans nos lectures de fictions littéraires ?
Prendre davantage conscience de ce que j'appelle notre Fictionaute pourrait nous ouvrir des portes insoupçonnées vers l'exploration de mondes imaginaires. Comme nous explorons nos rêves, explorons donc aussi, non pas seulement les textes, mais les effets de nos lectures et leur potentiel créatif, voire démiurgique. 

Proust sera un bon guide, mais je pourrais aussi vous présenter différentes expériences de pensée pour conscientiser son fictionaute. Comme les six autres conférences de ce cycle, le contenu de celle-ci est entièrement adaptable et personnalisable en fonction de vos attentes, de votre structure et de vos publics.

Comment devenir des fictionautes conscients par Lorenzo Soccavo
Fiche IV extraite du catalogue de conférences téléchargeable en suivant ce lien ...

mercredi 16 septembre 2020

Une vision subjective et immersive sur le langage et ses effets...

Le dimanche 4 octobre 2020 à 17H00 (heure de Paris) et où que vous soyez sur la planète vous pourrez si vous le souhaitez partager avec d'autres internautes francophones ma vision, subjective et immersive, du langage et de ses effets sur notre perception du monde et notre existence en son sein.
Les internautes avatarisés se retrouveront sur OSgrid dans le Méta-Café Littéraire où l'équipe et moi leur présenterons l'esprit du projet, avant de les inviter à traverser le parc d'un château dans un parcours audio, puis de nous retrouver ensuite ensemble pour échanger et répondre aux questions...

Le prétexte est le suivant : "Le texte s’adresse, comme une voix intérieure, à une personne qui parcourt l’allée centrale d’un jardin à la française comme elle parcourrait la nef d’une cathédrale. Le jardin, ou la cathédrale, figure ses propres interrogations sur le langage et son propre rapport aux réalités du monde."
Le contexte est donc celui d'une adaptation d'un de mes textes récents : La Traversée du langage - Une brève histoire de la lecture dans les miroirs, par Jenny Bihouise [i3Dim] pour le build 3D et Jacqueline Barral [Adret Web Art] pour la mise en monde, avec les voix de Jacqueline et Jean-Claude Barral (Masterisation JPG).

De nombreux fantômes hantent le texte d'origine : d'abord tissé de certaines de mes lectures passées, il s'est ensuite très vite révélé également marqué de l'empreinte de lectures que je n'avais pas encore faites alors. Par exemple, l’enfantôme-de-Mitry-Mory reste indicible et invisible tout au long du texte, alors qu’il nous accompagnera tout le long de notre parcours dans le parc. En fait il s'agirait bien d'Une brève histoire de la lecture dans les miroirs !

Pour partager sur le web 3D immersive cette expérience audio avec d'autres internautes de la francophonie et échanger avec moi, je vous invite à suivre les liens indiqués ci-après sous l'affiche : vous y aurez toutes les informations pratiques nécessaires.
Je suis également ouvert à tous les autres projets d'adaptations que vous pourriez me proposer (par exemple pour casques de réalités virtuelles, ou machinima - film d'animation dans le cyberespace). Je suis aussi disponible pour venir échanger chez vous, en présentiel ou en distanciel, tant sur ce sujet (le texte de la pièce sera prochainement disponible) que sur ce type d'expérimentations partagées dans le cyberespace. 

  

Le décor de Jenny Bihouise sur OSGrid [Région i3Dim]

Lorenzo Soccavo - Adret Web Art

Informations et contact sur le blog d'i3Dim
& sur le site d'Adret Web Art

 

vendredi 11 septembre 2020

Des personnages de fiction aux Intelligences Fictionnelles

Mon travail de veille permanent m'a amené à collecter une masse d'informations considérable à la croisée des études comparatistes sur les personnages de fictions littéraires et des perspectives qui s'ouvriraient aujourd'hui dans les champs du cyberespace (web 3D immersive, réalités virtuelles, intelligences artificielles...). 

La richesse et les potentialités du sujet sont telles qu'il est possible, voire nécessaire, de l'aborder sous différents angles.

Si vous souhaitez en parler avec moi n'hésitez pas à me contacter pour un rendez-vous sur Skype [contact : lorenzo.soccavo] en fonction de vos disponibilités. Nous pourrons déterminer ensemble l'angle d'approche le plus pertinent par rapport à votre domaine d'intervention et à vos publics. 

Conference de Lorenzo Soccavo sur la fiction
Fiche I extraite du catalogue de conférences téléchargeable en suivant ce lien ...
 

lundi 8 juin 2020

Explorer des mondes et y parler fictions et lecture

La conférence que j'ai donnée le 6 juin 2020 dans le cyberespace sur le métavers Second Life au sein d'une modélisation 3D immersive de Notre-Dame de Paris traitait des possibilités que nous pourrions avoir d’entrer en communication avec des personnages de roman.
Elle a tourné autour de deux grandes questions :
  • Pourrions-nous faire un parallèle entre la position de l’internaute et celle du lecteur ?
  • Pourrions-nous faire un parallèle entre le statut d’avatar et celui de fictionaute ?
avant de se conclure sur la proposition de la base de réflexion suivante en deux volets sur lesquels nous avons pu échanger :
  1. Les personnages de fictions littéraires sont généralement des créatures anthropomorphes qui ne vivent pas vraiment sur Terre, en conséquence de quoi nous pouvons les considérer comme des extraterrestres avec lesquels nous pourrions potentiellement entrer en contact.
  2. Nous pouvons envisager qu’à moyen terme une technologie d'intelligence artificielle favorise le développement de créatures digitales qui pourront faire des personnages de romans des vivants presque comme nous.

Rencontre dans le cyberespace autour des personnages de fiction avec Lorenzo Soccavo
Rencontre dans le cyberespace autour des personnages de fiction avec Lorenzo Soccavo
Photos D.R. Dame Igaly | Découverte de Paris 1900 

vendredi 1 mai 2020

Lecture & Expérience de pensée

Ce 1er mai 2020 j'ai eu le plaisir de participer au séminaire marathon de douze heures pensé et organisé par Franck Ancel pour Scénographie & Technologie #3. 
Au cours de mon intervention sur le sujet : La lecture littéraire comme expérience de pensée j'ai eu l'occasion d'exposer la découverte de mon fictionaute dans le roman qui fut pour moi un laboratoire de pensée, La montagne magique de Thomas Mann, puis de donner un aperçu d'une expérience en pensée sur la projection d'un fictionaute dans "l'horloge interne d'une narration". 
N'hésitez pas à me contacter pour plus de précisions si le sujet vous intéresse.


mardi 4 février 2020

Rencontrer des Personnages de Fiction

Pourrons-nous un jour vraiment discuter avec les personnages des romans que nous lisons ?

   
Oui, peut-être un jour, parce que les technologies de l'intelligence artificielle favorisent le développement de créatures biodigitales qui pourraient faire des personnages de romans des vivants (presque) comme nous.
   
Les personnages de fictions littéraires, parce qu'ils sont généralement des créatures anthropomorphes qui ne vivent pas vraiment sur Terre, sont en toute logique les premiers extraterrestres avec lesquels nous devrions chercher à entrer en contact. Des oeuvres comme, entre autres, Six personnages en quête d'auteur de Pirandello abordent cette question de leur autonomisation. La créativité des auteurs et le pouvoir d'invocation de lectrices et de lecteurs passionnés (qui s'exprime par exemple dans les cosplays) pourraient contribuer à leur manifestation dans le monde physique. Pour Blaise Cendras son personnage de Moravagine aurait veillé sur lui durant la Guerre de 14-18. 
Le phénomène est probablement de l'ordre de celui observé en religion avec les apparitions, ou bien certaines entités spirituelles du Bouddhisme tibétain (tulpas). Mais ce sont probablement les technologies de réalités virtuelles qui vont rendre ce miracle possible avec le développement de créatures biodigitales, comme on en rencontre déjà sur Instagram dans des profils d'influenceuses, ou avec les hologrammes utilisés pour des concerts de stars disparues, ou carrément virtuelles comme dans la pop japonaise. Le rôle des êtres virtuels dans l'industrie du divertissement est appelé à une forte croissance au cours des prochaines années. Le projet NEON, des "êtres artificiels" présentés au Consumer Electronics Show de janvier 2020 à Las Vegas par la filiale de Samsung Star Labs, en atteste. 
Si un marché du clonage numérique se développe avec des vedettes du passé, des personnages historiques ou de jeux vidéo, pourquoi la littérature en resterait-elle absente ? Avoir de vraies conversations avec les grandes figures romanesques de la littérature classique pourrait être une vraie chance pour les générations futures.
Qu'en pensez-vous ?  
J'ai plusieurs exemples concrets qui montrent de réelles avancées dans ce sens.
Contactez-moi si le sujet vous intéresse pour un article détaillé ou une conférence...
   

jeudi 7 novembre 2019

Veille sur les Futurs du Livre et de la Lecture

Le marché du livre et les pratiques de lecture(s) sont en constant mouvement. Le livre évolue entre tradition et mutations. Vous pouvez profiter de ma veille stratégique publique sur les principaux réseaux sociaux : 

Lorenzo Soccavo sur Twitter
 RDV SUR TWITTER cliquez ici...

Lorenzo Soccavo sur Facebook
RDV dans le groupe FACEBOOK : Futurologie de la Lecture...

lundi 29 avril 2019

BD Lecture et transmédia au service de la Paix

Le mixage d’expériences narratives pourrait-il nous aider à questionner le réel, réinterroger le passé, envisager nos possibles futurs, et, dans le présent, à développer notre liberté d’esprit ? 

C'est la question que je me suis posé en marge du projet Historyboards afin de lui manifester ainsi modestement mon soutien.

Mes réflexions, énigmatiquement titrées Les Mondes Dessinés peuvent se lire sur leur site et être ainsi l'occasion de découvrir cette belle initiative d'une "bande dessinée papier, numérique et [d'] un dispositif transmedia autour de la question de la résistance aux extrémismes" (De plomb et de sang), projet développé avec le soutien du programme Europe Creative, en coproduction avec Aix-Marseille Université, La Boate à Marseille, la Fondation du Camp des Milles, Apollonia éditions de Tunis, et la Scuola Italiana di comix à Naples.
 
" Historyboards est un projet de création transmédia destiné à délivrer un nouveau récit du radicalisme en Europe et faire réfléchir les jeunes sur les sociétés d’hier et d’aujourd’hui et la montée des intolérances de tout bord. Notre intention est de figurer, par la voie de la fiction, comment un jeune d’aujourd’hui interpréterait et mobiliserait sa culture, ses valeurs, ses réseaux et les technologies au service d’une vision pacifiée du monde. 
Ce projet est  soutenu par le programme Europe Créative qui accompagne les secteurs audiovisuel, culturel et créatif en Europe..."
Plus d'infos sur Historyboards... et sur Facebook...

vendredi 26 avril 2019

Appel à publication Monde et Fictions 1er Juin 2019


Rappel : la date limite pour la soumission des résumés à l'appel à publication lancé par la revue internationale en sciences humaines et sociales M@GM@ sur le thème : Fictions littéraires et mondes de substitution est le 1er juin 2019.

dimanche 3 février 2019

Etres Virtuels - Quels impacts possibles sur la fiction ?

Je pense que nous devons éviter d'envisager l'évolution des pratiques de lecture avec un imaginaire emprunté à la science-fiction, avec toute une imagerie spectaculaire véhiculée par la littérature et le cinéma fantastiques.

L'illustration que j'ai choisie pour ce post exprime l'urgence de résister à cet emballement et de "remettre les choses à plat" dans la perspective de la double métaphore du monde comme livre, et, du livre comme monde.
 

Notre imaginaire est régulièrement sollicité par des projections dystopiques. 
Le plus souvent les scénarios du futur qui nous sont proposés engendrent un sentiment diffus de crainte, une peur latente que des stratégies narratives éprouvées rendent addictive. 
  
Je pense que nous devons, au contraire, être attentifs dans notre environnement technologique actuel à la récurrence de signaux de moins en moins faibles et qui pourraient potentiellement être détournés de leurs cadres et contextes initiaux d'expérimentation si seulement nous le souhaitions vraiment.
En complément à mon post passé du 7 novembre 2018, Personnages de fictions et extraterrestres, dans lequel j'évoquais notamment les développements de plusieurs phénomènes concomitants : l'avatarisation, les agents conversationnels, les créatures biodigitales, nous devons je pense être également vigilants aux manifestations suivantes :
- d'incarnation virtuelle : s'incarner dans un corps virtuel peut paraitre relever d'un oxymore, mais ce pourrait devenir un jour l'expression naturelle d'une extension de nos corps, qui ne sont ni matière, ni esprit, mais, matière ET esprit.  (A titre d'exemple un article récent sur ce sujet : S'incarner dans un corps virtuel - Les inédits du CNRS) ;
- d'êtres virtuels : enrichis en intelligence artificielle différents types d'avatars pourraient figurer un jour l'avènement dans la réalité perceptible de créatures imaginaires. (A titre d'exemple un article récent sur ce sujet : Les êtres virtuels remplaceront-ils la VR ?).

La convergence des recherches sommairement présentées dans les articles en liens ci-dessus pourrait engendrer une sorte de cristallisation. 
Si nous les orientons dans ce sens, ces "êtres virtuels" pourraient se former en exosquelettes, soit de personnages de fictions littéraires qui pourraient alors migrer vers notre monde physique, soit de notre fictionaute (la part subjective de soi que nous projetons dans ce que nous lisons) qui pourrait s'autonomiser et explorer des mondes fictionnels. 

Aujourd'hui le design éditorial et les projets en édition dite numérique ne peuvent pas, ne devraient pas pouvoir, faire l'économie d'une veille stratégique dédiée et d'une véritable réflexion théorique et prospective sur les possibles mutations des pratiques de lecture de textes de fiction, ni sur les enjeux d'une véritable autonomisation des lectrices et des lecteurs de fictions littéraires.

Si jamais il y avait un jour une volonté autre que celle de nous maintenir dans la domestication et la peur du lendemain, alors les portes d'un nouveau monde pourraient s'ouvrir à nous.
Je suis à votre écoute...

vendredi 18 janvier 2019

Attention Apparitions possibles de Nouveaux Récits !

Lire c voyager
De plus en plus, avec les séries télévisées et le transmédia, certains mondes fictionnels deviennent de plus en plus denses. 
Et de plus en plus, avec le perfectionnement constant de nouvelles interfaces de diffusion de masse, un autre rapport de force va s'instaurer, qui n'aura de cesse de réinterroger notre rapport au réel et à l'actualité.

"Lire c'est voyager, voyager c'est lire." écrivait Victor Hugo dans Choses vues. Une juste mais encore bien rapide interprétation de la double métaphore du monde comme livre et du livre comme monde, mais qui nous donne cependant déjà à réfléchir sur les rapports du monde des livres, dans toutes ses acceptions, au monde-monde, et vice-versa.
Et Friedrich von Schiller : "Va devant toi et si le monde que tu cherches n'existe pas, il jaillira tout exprès de l'onde pour justifier ton audace".  
C'est ainsi, dans un tel élan, que pourraient émerger de nouvelles formes de récits comme, par exemple, des fictions auto-réalisatrices.  
 
En 1865 le roman d'anticipation de Jules Verne, De la Terre à la Lune, ne préfigurait que fort lointainement la mission Apollo 11 de juillet 1969. Mais la parole écrite, dans une intention autre que purement divertissante, peut toujours renfermer un pouvoir d'accès au plan des réalités, pouvoir qui reste généralement étranger (et heureusement) à la littérature de science-fiction et à ses dystopies. 
Ce faisant les affabulations se réaffirment avec la "Cli Fi", fictions qui traitent spécifiquement "du" changement climatique, et les récits collapsologiques.
La double dimension esthétique et éthique du texte littéraire reste cependant, je pense, cruciale pour révéler le potentiel créateur des mots, et cette exigence, dans une certaine mesure, nous protège souvent de l'éventuelle réalisation de ces textes toxiques. 

Des Narrations à Fort Pouvoir de Réalisation ?

La plus performante des fictions auto-réalisatrices modernes fut probablement ainsi l'apparition de l'Ordre secret de la Rose-Croix. 
Un théologien allemand du 17e siècle dénommé Johann Valentin Andreæ serait en effet l'auteur des trois textes qui déclenchèrent en Europe ce vaste mouvement de pensée, et notamment du fameux récit d'alchimie spirituelle : Les Noces Chymiques de Christian Rosenkreutz, personnage imaginaire et prétendument fondateur d'un Ordre initiatique qui allait de fait émerger a posteriori de la communauté des lecteurs de son histoire.
Le processus métaleptique (de passage de la fiction à la réalité) qui est entré ici en action n'est sans doute pas unique dans l'histoire de notre espèce animale. Loin de là même ! Que font d'autre l'ensemble des mythes fondateurs et des grands textes religieux ?

Aujourd'hui la potentielle viralité des littératures numériques et hypermédiatiques pourrait cependant donner naissance depuis le cyberespace à des récits déclencheurs tout autant, voire autrement plus performatifs, et c'est la raison pour laquelle nous devrions y être particulièrement vigilants et nous préparer à en être des lectrices et des lecteurs autonomes, c'est-à-dire en capacité d'interpréter les mondes qu'ils proposeront et d'acquérir la faculté de passer d'un monde à un autre.

L'enjeu pour les prochaines années est de développer des récits qui, au lieu de nous inciter à fuir la réalité, nous proposeraient des reformulations de notre monde pouvant nous permettre, d'une part, d'acquérir une distance critique et d'expérimenter de nouveaux modèles, d'autre part, d'anticiper les différents devenirs possibles pour notre espèce animale fabulatrice.
La complexité narrative croissante que nous pouvons observer dans les productions contemporaines issues des technologies du numérique est à double tranchant. Elle peut demain, ou bien asservir la liberté de lecture, les possibilités d'interprétation du monde par les lectrices et les lecteurs, par ailleurs habitantes et habitants du monde réel, notamment en réutilisant à leur insu et à des fins de manipulation des contenus mythologiques, ou bien, déverrouiller trop brutalement leur liberté d'esprit, comme un prisonnier à l'isolement qui se verrait soudain sorti à la lumière du soleil. 
 
L'aventure numérique de la fabrique des récits nous oblige à réinterroger les capacités d'expansion des mondes fictionnels dans le monde réel, et vice-versa.  
LAmbient Literature en est un bon exemple en explorant les formes littéraires qui pourraient émerger de l’utilisation des données personnelles des lectrices et des lecteurs, notamment de leurs pratiques sociales et de leur géolocalisation, pour générer des fictions plus immersives et en interaction avec leurs environnements réels de lecture.
 
Le monde dans lequel nous vivons c'est le monde que nous lisons, et nous lirons demain le monde que nous aurons écrit aujourd'hui.

mercredi 7 novembre 2018

Personnages de fictions et extraterrestres

Personnage ou robot
Les personnages de fictions littéraires, parce qu'ils sont généralement des créatures anthropomorphiques qui ne vivent pas vraiment sur Terre sont, en toute logique, les premiers extraterrestres avec lesquels nous devrions chercher à entrer en contact.
  
Et cela, ce contact, sera un jour possible. 
J'ai en effet, à partir de mon travail de veille, des raisons de penser que l'autonomisation des lectrices et des lecteurs de fictions littéraires ira de pair avec une émancipation des personnages.
 
Au vu des évolutions actuelles des interactions Homme-machine, notamment dans le domaine des interfaces de lecture, et considérant quelques signaux faibles détectables dans des secteurs en marge du marché du livre, quelques pistes se dessinent à la croisée des chemins des premières réalisations fictionnelles en réalités virtuelles, de la réalité augmentée et de l'intelligence artificielle. 
Voici quelques-unes seulement de ces principales pistes possibles : 
 
- Avatarisation des personnages de fictions (plusieurs expérimentations grandeur nature ont déjà eu lieu avec sur les réseaux sociaux des profils fictifs de personnages...)
- Exploitation des assistants vocaux et agents conversationnels (déjà utilisés pour "lire" des histoires et dans la tendance du développement des livres audio et des podcasts...)
- Le web 3D immersive avec avatarisation de l'internaute et casque VR (de nouvelles plateformes sont en cours de développement, comme Sansar par exemple), ou, sans casque VR, comme je l'expérimente depuis quelques années notamment avec OpenSimulator. 
Lire, par exemple : Extension du domaine de la BD (juin 2018). 
- Le développement de créatures biodigitales pourrait aussi donner un jour corps à des personnages de fictions littéraires et faciliter leur immersion dans notre quotidien (réalité augmentée et hologrammes ouvrent déjà quelques perspectives, par ailleurs la poésie et les arts numériques explorent des territoires où de nouvelles relations peuvent se nouer entre les différentes puissances narratrices en jeu, tant dans ce qui nous lie au réel, que dans ce qui nous attire dans les fictions...).
Lire, par exemple : Les nouvelles créatures d’Instagram, ou quand la science-fiction rejoint la réalité...

Mais ce sera peut-être, probablement même à mon humble avis, par les ressources naturelles de leur propre mental, en devenant des fictionautes, que certaines lectrices et que certains lecteurs passeront la ligne rouge et entreront un jour en communication avec des personnages de fictions. 
Une nouvelle génération d'auteurs et d'éditeurs doit se lever et se mettre en marche vers cet horizon. 
Les fictions ne doivent plus être des cages à imaginaire pour retenir l'attention passive de masses indifférenciées (public, (télé)spectateurs, audience, lectorats...), mais de nouveaux mondes ouverts à l'exploration et à la recherche de solutions de possibles à-venir pour notre espèce fabulatrice.
 
Souvenons-nous ce qu'écrivait Antonin Artaud en 1925 : « Je voudrais faire un livre qui dérange les hommes, qui soit comme une porte ouverte et qui les mène où ils n'auraient jamais consenti à aller, une porte tout simplement abouchée à la réalité. » (L'Ombilic des limbes).
Vous voulez explorer ces voies. Comme moi vous recherchez cette porte ? 
Parlons-en !

samedi 23 juin 2018

Extension du domaine de la BD !

Le Web évolue et avec lui les pratiques de lecture(s). 
 
En plus de la lecture sur papier, les lectrices et les lecteurs sont de plus en plus ouverts à la découverte de possibilités nouvelles, leur permettant d'explorer les multiples facettes des créations qu'ils aiment, ainsi que d'augmenter le sentiment d'immersion qu'ils souhaitent éprouver. 

Le 20 juin 2018 j'ai ainsi eu le plaisir d'animer pour le Collectif i3Dim sur les plateformes web 3D immersive OSgrid (grille officielle des développeurs du logiciel OpenSimulator), puis, Argentoratum, la présentation d'une bande dessinée originale : La Tortue et l'Ephémère, une véritable petite fable philosophique sur l'espérance de vie, réalisée par Acryline Erin et Kris Elfe.
Cette BD est novatrice à au moins deux titres : tout d'abord elle a été intégralement réalisée, décors et personnages, sur une interface 3D OpenSimulator, ensuite, seuls des logiciels libres furent utilisés pour cette création inspirée d'un recueil de textes, Zapping pour le futur, édité par Acryline en 2011 aux éditions Chloé des Lys.
Dans la photo ci-dessus vous pouvez voir mon avatar (à droite) présenter cette BD en compagnie de l'avatar d'Acryline. 
Cette visite commentée de l'exposition du making-of de la BD était suivie par une douzaine d'internautes avatarisés, connectés depuis plusieurs pays. 
   
La deuxième partie de la soirée était consacrée à une visite immersive dans le décor de la bande dessinée et à un brainstorming qui ouvrit aux participants la voie vers de nouvelles pistes prometteuses.

Nul doute que des passerelles sont à lancer entre ces nouveaux territoires numériques que de plus en plus d'internautes explorent ou créent, et, les mondes imaginaires nés de la littérature ou des arts en général. 

Ci-dessous une captation vidéo pour donner un rapide aperçu de cette soirée expérimentale, fructueuse et riche en échanges :


N.B. : © Photos Alba Rocca - Vidéo, captation et montage Prodyck Theas.

lundi 11 juin 2018

Une BD venue du cyberespace !

Le mercredi 20 juin 2018 à 21H00 (heure de Paris) je présenterai pour le Collectif i3Dim - L'incubateur 3D  immersive, et depuis le cyberespace (plateforme opensimulator OSGrid, région i3Dim) une visite guidée consacrée à l'exposition du making-of d'une BD créée par Acryline Erin et Kris Elfe, uniquement avec des logiciels libres.
A la fin de cette visite commentée par les artistes, les internautes avatarisés participants seront conviés à se téléporter sur une autre plateforme opensimulator, Argentoratum, pour s'immerger dans le décor de création de la BD et la télécharger gratuitement au format PDF. 
J'animerai ensuite les échanges pour un brainstorming autour de la question : qu'est-ce qu'une telle création pourrait inspirer comme autres réalisations autour du livre et de la lecture dans le cyberespace ?

Imaginer une BD depuis le cyberespace

Pour si vous venez pour la première fois sur ce type d'environnements web 3D immersive, vous pouvez avoir toutes les informations et une éventuelle assistance gratuite en suivant ce lien sur le blog du Collectif : http://i3dim.blogspot.com/2018/06/expo-creer-une-bd-partir-dun-monde.html  
L'événement sera également retransmis en direct live sur une chaine TWITCH : https://www.twitch.tv/prodyck

lundi 4 juin 2018

Audiobooks et Réalité Virtuelle

Deux secteurs innovent dans le domaine du livre : l'audio, et, la réalité virtuelle. 
Aucun des deux pourtant n'est directement lié à la lecture. 
  
Le livre audio bénéficie d'un fort appui de l'interprofession du livre imprimé qui l'utilise peut-être comme contre-feu à l'édition numérique.   
Dans ce sens j'ai relevé récemment comme hautement symptomatique l'utilisation trompeuse de l'expression "livre lu" pour désigner le livre audio. Certes, il est effectivement lu, mais par un ou une, et il est pour le reste écouté. Comment des professionnels du livre pourraient-ils confondre lire, et, écouter lire, sinon à avoir des arrière-pensées ?
Ce qui me soucie moi là dedans, pour vous l'exprimer familièrement en toute franchise, c'est que, écouter, ou, lire, sont, nous le savons bien, deux activités différentes, et je ne pense pas qu'elles génèrent les mêmes processus d'appropriation (c'est-à-dire de projection, d'identification, de sentiment d'immersion...), ni d'imagerie mentale, chez les auditeurs, et, chez les lecteurs.
 
Pour ce qui est de la réalité virtuelle (VR), s'il s'agit souvent d'expériences narratives originales, il faut cependant bien remarquer que le vécu singulier, uniquement rendu possible par la seule action de LIRE DU TEXTE, est totalement absent de ces oeuvres, même quand elles se targuent d'un imaginaire littéraire. 
 
Dans le cadre de mes recherches j'ai entamé une réflexion et une veille technologique et stratégique pour envisager comment la réalité virtuelle, au lieu de se substituer à la lecture, pourrait en augmenter les effets
Une de mes hypothèses est que le lecteur pourrait se projeter dans le texte littéraire autrement que par un processus d'identification à des personnages et que ce phénomène pourrait s'apparenter à celui d'une avatarisation. 
 
Je pense que la lecture silencieuse de textes littéraires écrits est une activité esthétique aujourd'hui primordiale à l'exercice de notre liberté d'esprit. Nous pouvons y renoncer pour accéder à une nouvelle aventure de notre espèce animale dans sa relation aux signes, au langage, mais il nous faut alors accéder à la connaissance de cette mutation et en garder la maitrise, il nous faut pouvoir la lire. Qu'en pensez-vous ?

samedi 24 février 2018

Le Livre Hors le Livre ?

J'ai eu le plaisir de participer le vendredi 23 février 2018 au "cycle de conférences professionnelles des étudiants de l'Université Paris 13" et à la table ronde animée par les étudiant-e-s du M2 Politiques et stratégies des médias et des industries créatives, sur le thème général : Le Livre hors le livre, à la Maison des Sciences de l'Homme Paris-Nord.
  
Au cours de ma conférence d'introduction : "Accompagner la mutation du lecteur au fictionaute", je me suis interrogé sur les sens que pouvait prendre ce "hors le livre", nous invitant à passer d'un : "Le livre hors le livre", à un : "Le livre, or le livre..." 
  
Extrait : " Le livre hors le livre : comment est-ce possible ? De quoi s'agirait-il ?
C'est comme si nous essayions de penser la maison hors la maison, la ville hors la ville, la forêt hors la forêt, etc. Cela serait difficile, voire impossible, alors pourquoi cela devrait-il être possible pour le livre ? C'est aussi imaginer un hors d'eux-mêmes comme si nous disions aux personnages : « Sortez de ce livre ! ».
Or, s'agit-il de faire sortir le livre du livre, ou, nous lectrices et lecteurs, d'entrer dans le livre et d'y conquérir une certaine autonomie ?
Le livre hors le livre c'est le monde hors le monde, c'est une inflammation de la double métaphore du monde comme livre, et, du livre comme monde, c'est la question de la limite du livre qui pose en fait celle de la lecture, du transmédia, par exemple, et du rapport sans cesse réévalué entre réalité et fiction, mais c'est d'abord, nous l'entendons bien, avant tout une question d'espaces, d'espace et d'imaginaire, d'espace de l'imaginaire, et même des fondements de la lecture de fictions littéraires, avec cette ambiguïté originelle entre contexte et texte (Proust), la question des métalepses…"